Le deuil animalier à travers les cultures

Le deuil animalier est une expérience profonde et légitime, qui ne connaît aucune frontière. Aussi universelle soit-elle, cette pratique est abordée de diverses manières en fonction des cultures. Faisons un petit tour d’horizon…

Illustration : "Le deuil animalier à travers les cultures"

Qu’est-ce que le deuil animalier ?

Le deuil est un processus mis en place après le décès d’un être cher pour permettre à l’esprit de cicatriser. La soudaineté de la séparation engendre une blessure psychique, qui nécessite du temps pour se refermer. Il s’avère ainsi essentiel pour éviter une situation pathologique, comme une souffrance intense, une impossibilité de se projeter dans l’avenir sans le défunt ou encore des troubles de l’anxiété.

Toutefois, ce travail sur soi-même n’est pas réservé aux personnes ayant perdu un proche. En effet, nombre de propriétaires ont besoin de faire le deuil de leur animal de compagnie. La mort d’un chat, d’un chien, d’un cheval ou de tout autre compagnon fidèle peut être particulièrement difficile à surmonter. Bien sûr, chacun réagit à sa manière.

Dans tous les cas, on s’accorde à dire que le deuil s’effectue généralement en 5 étapes importantes pour retrouver la sérénité et une vie « normale » : le choc ; le déni ; la colère et la culpabilité ; la tristesse ; l’acceptation.

Comment le deuil animalier est-il vécu à travers les cultures ?

Le deuil animalier est influencé par les traditions culturelles, les valeurs sociales ainsi que les croyances religieuses de chaque région du globe. Faisons un tour du monde pour explorer les différentes façons dont cette pratique est abordée…

Le deuil animalier en Europe et en Amérique du Nord

En Europe et en Amérique du Nord – en particulier aux États-Unis – les propriétaires optent pour la crémation de leur animal ou l’inhumation dans un cimetière animalier. En France, il est même possible d’organiser une cérémonie d’adieu.

Certains maîtres endeuillés ont tendance à garder des objets symboliques appartenant à leur défunt compagnon (collier, médaillon, empreinte, touffe de poils…), ou encore des photos. D’autres créent des pages commémoratives en ligne et rendent hommage à leur animal via un cimetière virtuel pour animaux de compagnie.

Quid du Mexique ? Le Día de los Muertos est une fête célèbre dans la culture mexicaine. Les familles honorent leurs défunts, dont leurs animaux de compagnie, en déposant des offrandes sur des autels et sur des tombes. Il peut s’agir des objets ou des aliments préférés des disparus.

Autre anecdote au poil : le Xoloitzcuintle, aussi connu sous le nom de Chien nu mexicain, est ancré dans les traditions. Interviewé par le média Brut., l’historien David Castillo Vallarta explique qu’il est particulièrement lié à la mort et à la célébration de la Fête des morts. Considéré comme un chien spirituel et guide, il accompagne les âmes dans leur voyage vers l’au-delà.

Le deuil animalier en Asie

En Corée du Sud, les funérailles pour chats et chiens se développent. Comme l’indique un article paru sur le site web de France TV Info, de plus en plus de familles veulent organiser de véritables obsèques pour leur petit compagnon, au lieu de traiter leur corps comme un déchet. Certains propriétaires invitent même des amis ou des proches lors de cérémonies, durant lesquelles ils demandent des dons pour les obsèques (une tradition coréenne habituellement dédiée aux enterrements humains).

En ce qui concerne le bouddhisme, présent dans plusieurs pays comme le Japon et la Thaïlande, il existe des rites funéraires pour les animaux de compagnie. Des temples bouddhistes proposent également des services de funérailles ou de crémation. C’est le cas de Krathum Suea Pla, à Bangkok. Des moines peuvent chanter et prier l’esprit de l’animal défunt, par exemple. Par ailleurs, certains propriétaires endeuillés conservent des objets commémoratifs et prévoient des autels pour honorer leur petit compagnon décédé.

En Inde, la perte d’un animal peut être marquée par des prières et des rites spécifiques (influence du jaïnisme). Des rites funéraires peuvent aussi être réalisés pour assurer la paix de son âme.

Le deuil animalier en Afrique

Dans de nombreux pays africains, des animaux sacrés jouent un rôle fondamental dans les coutumes et croyances locales. Certaines espèces sont considérées comme des protecteurs de la communauté et perçues comme des divinités incarnées. Au temple des pythons à Ouidah (Bénin) par exemple, ces serpents sont traités avec respect et sont l’objet d’un culte.

Au sujet du deuil des animaux de compagnie, les pratiques varient en fonction des différents peuples. Dans certaines cultures, ils représentent des membres de la famille respectés et sont honorés après leur décès.

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