Les émotions du deuil animalier
De moins en moins tabou, le deuil animalier nous submerge d’émotions à la hauteur du lien d'attachement créé avec notre animal disparu. Tristesse, culpabilité, colère, anxiété… Ressentir ces vives émotions à la perte d’un fidèle compagnon est tout à fait normal. Découvrez dès maintenant quelles sont les réactions émotionnelles les plus courantes lorsque l’on traverse le deuil d’un animal bien-aimé et comment les gérer au mieux.
La tristesse et le désespoir
Lorsque l’on perd son animal, il est normal d’avoir le cœur brisé et de ressentir de la tristesse. Confronté à l’impossible retour de votre compagnon disparu, le chagrin provoque aussi une sensation de vide et de manque. Cette souffrance peut parfois se muer en désespoir qui se manifeste par un manque d’appétit et de concentration, une grande fatigue ou encore de l’insomnie.
Il est important de ne pas éviter cette phase de tristesse et de trouver des moyens de l’exprimer. Il peut bien sûr s’agir de pleurs et de sanglots, mais votre chagrin peut aussi trouver une expression plus artistique à travers l’écriture ou la peinture par exemple. Vous pouvez aussi parler de votre peine auprès de personnes de confiance qui sauront vous écouter : amis, famille, groupe de soutien, thérapeute...
La colère et l’impuissance
La colère est un sentiment humain très courant lorsque l’un perd un être aimé. Votre petit compagnon à poils, à plumes ou à écailles n’est plus là et vous vous sentez impuissant face à cette absence. Cette situation peut également vous faire ressentir de la frustration et un sentiment d’injustice. Peut-être même aurez-vous besoin de trouver un coupable à cette perte irréversible, même si vous savez pertinemment que personne n’est à blâmer.
Il se peut également que vous ressentiez de la colère sans savoir pourquoi. Vous pouvez par exemple être en colère simplement parce que votre animal est mort et que vous ne pouvez plus le voir et le câliner. Souvent, ressentir de la colère protège d’autres sentiments plus douloureux (tristesse, solitude…) et permet de mieux supporter cette épreuve.
Comme pour la tristesse, il est important d’exprimer ce sentiment tout en essayant de le canaliser. Pour cela, vous pouvez notamment chercher des moyens de décompresser : faire une promenade, pratiquer un sport, écrire dans un journal intime, prendre un bain relaxant, se concentrer sur sa respiration…
La culpabilité
La culpabilité est un sentiment qui surgit lorsqu’on se sent responsable de la mort de son animal. Dans ce cas, le sentiment de colère est tourné contre soi-même.
Quand un animal est malade ou victime d’un tragique accident, son maître a une série de choix difficiles à faire et il n’est pas toujours aisé pour lui de savoir s’il a pris les bonnes décisions. Après la disparition de votre petit compagnon, il est naturel de réexaminer ce qui s’est passé et d’être assailli par une multitude de questions : « Qu’aurais-je pu faire pour le sauver ? », « Et si j’avais consulté le vétérinaire plus tôt ? », « Pourquoi ai-je pris la décision de le faire euthanasier ? »…
Dans ce cas, vous pouvez déterminer la cause réelle de cette culpabilité et tout faire pour vous libérer de ce sentiment. En d’autres termes : sachez pardonner, à vous-même comme aux autres.
L’anxiété et la peur
Certains maîtres endeuillés ressentent de l’anxiété, car ils n’ont plus de maîtrise sur l’existence de leur animal regretté et ils ont l’impression de perdre également la maîtrise sur leur propre existence et sur leurs émotions. Caractérisée par de fortes réactions physiques (intenses battements de cœur, respiration accélérée, mains moites…), cette peur provoque nervosité et panique. Vous craignez qu’il ne vous reste de votre petit compagnon que des souvenirs et vous vous interrogez sur votre propre disparition ou sur celle de vos proches ou de vos autres animaux.
Ces inquiétudes sont naturelles et finissent heureusement par s’atténuer avec le temps. En attendant, essayez d’identifier la cause de votre peur et de déterminer ce qui vous réconforte : vous isoler ou au contraire sortir avec vos amis, écouter de la musique, des techniques de respiration, une pratique sportive, une douche bien chaude…
Le soulagement et l’acceptation
Il arrive de ressentir un sentiment de soulagement à la perte d’un animal adoré et il est nécessaire de pouvoir exprimer ce sentiment de libération sans culpabilité. Ce sentiment intervient généralement dans le cas d’un chien accidenté ou d’un chat malade que l’on aimait profondément, mais qui désormais ne souffre plus.
Cette étape du deuil de l’acceptation laissera place par la suite à un sentiment de paix intérieure et au début de cicatrisation de la blessure. Vous ressentirez alors une forme d’apaisement et vous pourrez parler de votre ami défunt sans être submergé d’émotions.
Dans tous les cas, rappelez-vous que chacun réagit différemment à la perte d’un animal. Il s’agit d’une expérience personnelle et les émotions ressenties ont des intensités, des durées et des périodicités variables selon la personne.
Chacune de ces émotions sont humaines, normales et nécessaires. N’essayez pas de les refouler au risque d’empêcher la cicatrisation de cette blessure. Vous devez avant tout être indulgent envers vous-même et vous donner le droit d’exprimer ce que vous ressentez. Ces sentiments finiront par disparaître comme ils sont venus, comme une vague qui vous inonde avant de se retirer…
Par Ludivine Beaurin
Rédactrice Web
Ancienne historienne, Ludivine a toujours aimé écrire. Aujourd’hui reconvertie dans la rédaction web, elle prend beaucoup de plaisir à mettre sa plume au service des animaux, une autre de ses passions.