L'impact du deuil animalier sur la vie professionnelle

La mort d’un animal de compagnie est un cap difficile à passer. La tempête émotionnelle qui vous assaille peut avoir un impact sur votre vie privée, mais aussi professionnelle. Dans cet article, faisons le point sur la place du deuil animalier dans le monde du travail.

Illustration : "L'impact du deuil animalier sur la vie professionnelle"

Peut-on bénéficier d’un jour de congé après le décès de son animal de compagnie ?

Pour l’instant, il n’existe aucune règle obligeant l’employeur à imputer un congé à ses salariés en deuil après le décès de leur chat, de leur chien ou de tout autre animal de compagnie. Seul un accord d’entreprise peut initier cette mesure favorable au deuil animal.

Certaines sociétés autorisent un congé aux membres de leur équipe endeuillés par la disparition de leur petit compagnon. Bien que la loi n’ait pas encore prévu de rendre cette disposition obligatoire, il vous est toujours possible d’en demander un à votre supérieur.

Cette question est de plus en plus débattue dans l’espace public. Le Parti animaliste indique dans son programme sa volonté « d’établir une journée de congé pour deuil pour la perte de son animal de compagnie identifié auprès de l’I-CAD (identification des carnivores domestiques) ou de l’I-FAP (identification de la faune sauvage protégée) ».

D’ailleurs, selon une enquête menée par Datapets pour Esthima – leader des pompes funèbres animalières – 52,2 % des propriétaires interrogés auraient aimé que leur employeur leur propose un jour de congé pour faire le deuil de leur animal.

Y a-t-il une place pour le deuil animalier au travail ?

Toujours selon cette étude publiée en 2024, le deuil animalier reste un sujet sensible dans la sphère professionnelle. En effet, 59,2 % des sondés ne se sont pas sentis soutenus par leur employeur.

Plusieurs organismes et personnalités promeuvent la reconnaissance du deuil animalier dans le milieu professionnel et – plus largement – sociétal. Certains parlent même de « deuil privé de ses droits ». En effet, le décès d’un animal de compagnie n’est pas considéré comme suffisamment important pour parler de « deuil » et demander un soutien à la société. Beaucoup de maîtres éplorés estiment leur souffrance insuffisamment prise en considération, que ce soit par l’entourage, les employeurs ou la société en général.

À titre d’exemple, le collectif Société en mouvement, qui prône l’instauration d’une journée de congé aux salariés endeuillés par la mort de leur petit compagnon, est porteur d’un projet révolutionnaire : « La charte du deuil animalier pour sa reconnaissance par les employeurs publics et privés. » Affaire à suivre !

Comment gérer le deuil de son animal de compagnie au travail ?

Tous les propriétaires ne réagissent pas de la même manière face au décès de leur animal de compagnie. Toutefois, il faut savoir que le deuil peut avoir un effet sur la santé psychique et physique. La souffrance et le stress ressentis durant cette épreuve peuvent, notamment, fragiliser le système immunitaire, nuire à la qualité du sommeil et plus largement à la qualité de vie.

De plus, les capacités cognitives peuvent être touchées. Le deuil peut provoquer de la confusion, des problèmes de concentration, des pensées intrusives ou encore un fort ralentissement mental. Ces éléments risquent d’induire une perte d’efficacité dans votre travail.

Si vous en avez la possibilité, n’hésitez pas à poser un ou plusieurs jours de congé afin d’organiser les obsèques de votre chat, de votre chien, de votre NAC ou de votre cheval ; et d’encaisser le premier choc émotionnel de l’annonce du décès.

Prenez le temps d’accepter et de vivre la vague d’émotions qui vous submerge depuis son départ définitif ; mais aussi de demander du soutien à une personne de confiance, comme un ami, voire un professionnel de l’écoute (coach en deuil animalier).

Dans tous les cas, ne vous sentez pas obligé de vous excuser d’éprouver de la peine : ce que vous ressentez est humain. Essayez de faire preuve de compréhension et d’empathie envers vous-même.

En ce qui concerne la sphère professionnelle, certains ont besoin de revenir rapidement sur leur lieu de travail pour « changer d’air » et aller de l’avant. Pour d’autres, ce retour peut créer une surcharge mentale difficile à supporter, et la douleur éprouvée est en inadéquation avec les attentes du milieu professionnel. N’hésitez pas à en discuter avec vos proches ou un professionnel pour obtenir des conseils avisés.

Quoi qu’il en soit, sachez que vous devrez reprendre le travail un jour ou l’autre, même si vous ne vous sentez pas tout à fait prêt. Rester chez vous seul n’est pas le meilleur remède pour travailler la phase de l’acceptation. Si vos collègues sont sensibles au deuil animalier, la reprise peut vous permettre de trouver des oreilles attentives, bienveillantes et empathiques. La routine et les objectifs professionnels peuvent se révéler importants pour lutter contre l’isolement et la déprime.

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